Texte Bernard Plasse
Des lointains si présents. À sa douleur physique intense Sylvain Gérard semblait vouloir mêler une angoisse malicieuse. Une façon d’écrire à l’envers un bonheur de vivre. Parce qu’il était heureux dans le dessin, pas chanceux mais heureux. Il réussissait ce qui était raté chez lui et dont il n’était pas responsable: ses jambes ne le portaient pas mais il portait ses jambes.La force, acquise par le maniement du fauteuil roulant, lui offrait des noirs bouleversants quand il maniait le fusain et les nuances qu’il savait en tirer valaient toutes les couleurs du monde.
Le reste, il le maîtrisait avec une énorme culture, un peu d’alcool et une philosophie cruelle qui le faisait cheminer, allez savoir pourquoi, aux côtés de Toulouse-Lautrec.
Bernard Plasse